mercredi 29 août 2007

The View beyond my Father (1977?)


A ce stade de mes lectures c'est le plus autobiographique des romans des M.E. Allan.

Le récit d'une jeune fille de la bourgeoisie anglaise vers 1930, qui se retrouve aveugle, pour raisons génétiques, après des années de vue déclinante. Ses parents, son père en particulier, acceptent très mal ce handicap et essaient de soustraire leur fille à la vie sociale, voulant la protéger. Mais Mary Anne est animée par la volonté tenace de se frotter au monde et prend tous les risques pour désobéir à son père et se confronter au monde.

C'est ainsi d'ailleurs qu'elle rencontre un très gentil jeune homme qui tombe amoureux d'elle et l'introduit dans un tout aute univers social et intellectuel.

Une opération chirurgicale redonnera la vue - d'un seul oeil- à Mary Anne, et l'aspect le plus intéressant du livre, à mon sens, est la description des sensations liées à la vue et des étapes du recouvrement. C'est un sujet qui a souvent été traité dans la littérature, la mise en mots des phénomènes visuels naissants, et j'ai trouvé ici les restitutions les plus habiles et justes que j'ai jamais lues.

Vers la fin du livre, Mary-Ann, contre la volonté de son père, décide brutalement d'accompagner la petite bonne de la famille (et amie de Mary Anne) dans la ville minière où une explosion vient de toucher beaucoup de familles, y compris celle de la petite bonne. La métaphore sous-jacente de la cécité par la descente au fonds du puits m'a parue, je dois l'avouer, artificielle et superflue.
L'ensemble est traité sur fond de lutte des classes et de féminisme naissant, et ce n'est pas ce qui m'a paru le plus probant dans le livre.

Mais le point qui m'a le plus dérangée, c'est l'expression du mépris profond de Mary Anne pour son père. Si celui-ci, maladroit et surprotecteur, n'agit pas au mieux, loin de là, c'est toujours par amour profond pour sa fille. S'il est facile de comprendre qu'une adolescente réagisse avec animosité face à celui qui lui semble représenter une entrave, je suis étonnée que dans le cadre d'une transposition littéraire rédigée à un âge mûr, dans un roman destiné aux jeunes, Mabel Esther Allan n'ait pas donné des clés pour plus de compassion à ses jeunes lecteurs.
Une critique de ce livre (plus positive que la mienne) ici :

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